Le projet éolien en mer touché mais pas encore coulé
ENERGIE
Le projet éolien en mer touché mais pas encore coulé
Réunis à Abbeville ce vendredi, les élus du Parc naturel marin ont émis, à la majorité, un avis défavorable sur l’étude d’impact du projet de 62 mâts au large du Tréport. La balle est dans le camp maintenant de l’Agence française de la biodiversité qui s’exprimera le 27 novembre.
O n a gagné, on a gagné ! » Le décompte des voix est tombé : 34 contre, 20 pour et 2 abstentions. D’un coup, après des années de colère, un vent de joie a traversé les militants opposés au projet d’éoliennes au large du Tréport. Ils étaient une petite quarantaine réunis ce vendredi à Abbeville (Garopôle), avec leurs banderoles « Non à la dictature éolienne », alors que se tenait un conseil de gestion du parc naturel marin (PNM) des estuaires picards et de la mer d’Opale.
À la majorité, ses élus ont rendu un avis négatif à la poursuite du projet d’installation d’un parc de 62 mâts, prévu à 15 kilomètres des côtes, par le groupement Engie-EDPR-Caisse des dépôts sur le périmètre du parc naturel. Une décision prise après plusieurs semaines « d’une analyse précise de l’étude d’impact » sur le milieu marin et ses mesures de compensation.
À la majorité, ses élus ont rendu un avis négatif à la poursuite du projet d’installation d’un parc de 62 mâts, prévu à 15 kilomètres des côtes, par le groupement Engie-EDPR-Caisse des dépôts sur le périmètre du parc naturel. Une décision prise après plusieurs semaines « d’une analyse précise de l’étude d’impact » sur le milieu marin et ses mesures de compensation.
Surmortalité des oiseaux
« Le bon sens l’a emporté. Nous ne sommes pas contre le principe de l’éolien. Mais ce projet était inacceptable », se félicite Michel Delépine, tout juste élu maire de Mers-les-Bains. « On nous accuse de racler le fond avec nos chaluts. Mais là, ils allaient bétonner sur des frayères et des nourricières », soulignait Olivier Becquet, du comité des pêches maritimes Normandie.
Surmortalité des oiseaux, mise en suspension de sédiments, bruit dans l’eau, conséquences pour les chauves-souris, les phoques, les marsouins… Tout ou presque était contesté dans par les détracteurs du projet, qui ont distribué depuis septembre pas moins de 40.000 tracts dans un rayon de 25 km autour du Tréport.
« Douze ans d’un processus de concertation qui n’a jamais vraiment eu lieu »
« Nous ne pouvions pas prendre une autre décision. L’avis technique contenait 95 réserves et conditions. Après 12 ans d’un processus de concertation qui n’a jamais vraiment eu lieu, le projet est stoppé », se félicitait Emmanuel Macquet, député (R) et président du syndicat mixte Baie de Somme, tandis que d’autres participants ont vite quitté les lieux, se bornant à préciser que « le vote était à bulletin secret ». Quelle position auront ainsi adopté, par exemple, les représentants de l’État ? « Comme d’habitude, l’État a voté d’un seul homme… », lâchait d’un sourire entendu un participant.
Une démission collective des élus dans la balance
La suite du dossier concerne maintenant à l’Agence française pour la biodiversité (AFB), laquelle chapeaute les neuf parcs naturels marins français. L’AFB doit rendre le 27 novembre « un avis conforme » : soit favorable, soit favorable assorti de prescriptions, soit défavorable. « Je vais porter cette décision du PNM devant l’agence. Je lui demanderai de respecter le vote de ce jour. Si cela n’est pas le cas, je remettrai ma démission », s’engage Dominique Godefroy, le président du parc et élu du Boulonnais.
Un acte fort, qui serait suivi par « une démission collective des élus », prolongeait Emmanuel Macquet. Comme pour mieux signifier à l’AFB qu’elle serait mal inspirée de déjuger la décision d’Abbeville. En principe, en cas d’avis défavorable, « le projet ne peut être autorisé et les services de l’État instructeurs du dossier sont tenus de rejeter la demande d’autorisation », affirme le Parc naturel marin. Le projet « off-shore » serait alors touché. Et coulé. Du moins celui-là.
« Ils ne vont pas s’arrêter là »
« On ne va pas se laisser tuer par des éoliennes. Mais je pense qu’ils ne vont pas s’arrêter là. Il y a trop d’intérêts financiers en jeu », commentait pour sa part Grégory François, patron d’un bateau amarré au Crotoy. Un pêcheur qui, parmi des centaines d’autres, reste résolument opposé à laisser pousser des mâts dans sur une zone de pêche majeure de la Manche, où une centaine de professionnels sont d’ailleurs occupés actuellement à ramasser la coquille Saint-Jacques.
« Nous restons confiants dans la robustesse de notre étude d’impact »
Interrogé ce vendredi soir, le promoteur assurait conserver la tête la froide, malgré ce coup de tabac. « C’est une étape importante. L’État avait présenté un avis favorable avec réserves. On prend acte de la décision », observe Christophe Leblanc, directeur de développement du projet. « La procédure se poursuit. Non restons confiants dans la robustesse de notre étude d’impact. On en fera encore la démonstration ».
Association des Amis et Voisins de la Baie de Somme – publication au Journal Officiel du 14 Décembre 2013 – déclarée en Ss Préfecture Abbeville W801002560
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